2011-01-07
Mardi, nous écrivions que la flambée des prix constatée par les citoyens au lendemain du nouvel an risque de s’accompagner de celle du front social.
Il n’a pas fallu longtemps pour que cette prévision se vérifie. Puisque le jour même, en réaction aux augmentations de prix pratiquées, des émeutes ont eu lieu dans les localités de Fouka et Staouéli dans la wilaya de Tipaza. Une effervescence de même nature couve dans les quartiers populaires de la ville d’Oran. C’est peu dire que le climat social est tendu. Plus qu’un acte isolé, la protestation qui s’est exprimée à Fouka et Staouéli nous paraît être les prémices d’un mouvement qui va aller en s’amplifiant.
En 2008, l’Algérie n’a pas connu les « émeutes de la faim » que d’autres pays ont subies suite au surenchérissement ayant affecté les prix sur les marchés internationaux de certains produits agroalimentaires de première nécessite et large consommation pour les populations. Par le procédé du soutien des prix à ces produits, l’Etat a pu faire l’économie d’une contestation de ce genre. La nouvelle vague haussière qui affecte les marchés internationaux est, de l’avis des experts et professionnels, plus dramatique encore pour les pays dont les économies nationales et les équilibres alimentaires de leurs populations dépendent fortement des importations. D’autant plus dramatique qu’elle concerne cette fois pratiquement tous les produits agroalimentaires. Une situation devenant critique même pour des pays qui comme l’Algérie disposent de rentrées financières appréciables.
L’Etat algérien continuera à subventionner les prix des quelques produits basiques qui bénéficiaient déjà de son intervention, mais sera dépassé par la flambée des prix affectant les autres tout aussi indispensables à la consommation des citoyens. Ce dont les familles n’auront cure au constat de l’effondrement de leur pouvoir d’achat en conséquence de l’augmentation généralisée des prix.
S’ajoutant au mécontentement latent qui sourd dans la population pour les raisons que sont la corruption, la hogra, la malvie, les pratiques du passe-droit, du déni de justice et tant d’autres, cet effondrement du pouvoir d’achat induit par la hausse généralisée des prix pourrait servir de catalyseur à une explosion sociale dans tout le pays.
Le fait d’avoir annoncé que les agents des forces de sécurité vont bénéficier d’une augmentation de salaire de 50%, nous semble a posteriori l’indice que les autorités ont vu venir cette explosion sociale qu’elles ne pourront tenter de contenir qu’en usant de la manière forte qui mettra au plan les forces de sécurité. Sauf que si l’on sait prévoir la survenue des « émeutes de la faim », l’on ne sait jamais sur quoi elles risquent de déboucher. Celles dont l’explosion plane sur notre pays n’échapperont pas à l’instrumentalisation et à la manipulation par des forces qui au sein du pouvoir et dans sa périphérie s’adonnent déjà à une lutte pour le contrôle de celui-ci.
L’année 2011 est lourde d’incertitude pour le pays. L’inflation a l’œuvre qui fait même s’ébranler les certitudes des prévisionnistes officiels est en mesure d’accélérer beaucoup de choses et pas dans le bon sens. Quelle soupape de sécurité le pouvoir en place va-t-il actionner pour atténuer le désarroi et la colère populaire qui s’ils viennent à s’exprimer dans la rue auront cette fois - tous les indicateurs l’attestent - la force d’un torrent dévastateur ?
Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran
Il n’a pas fallu longtemps pour que cette prévision se vérifie. Puisque le jour même, en réaction aux augmentations de prix pratiquées, des émeutes ont eu lieu dans les localités de Fouka et Staouéli dans la wilaya de Tipaza. Une effervescence de même nature couve dans les quartiers populaires de la ville d’Oran. C’est peu dire que le climat social est tendu. Plus qu’un acte isolé, la protestation qui s’est exprimée à Fouka et Staouéli nous paraît être les prémices d’un mouvement qui va aller en s’amplifiant.
En 2008, l’Algérie n’a pas connu les « émeutes de la faim » que d’autres pays ont subies suite au surenchérissement ayant affecté les prix sur les marchés internationaux de certains produits agroalimentaires de première nécessite et large consommation pour les populations. Par le procédé du soutien des prix à ces produits, l’Etat a pu faire l’économie d’une contestation de ce genre. La nouvelle vague haussière qui affecte les marchés internationaux est, de l’avis des experts et professionnels, plus dramatique encore pour les pays dont les économies nationales et les équilibres alimentaires de leurs populations dépendent fortement des importations. D’autant plus dramatique qu’elle concerne cette fois pratiquement tous les produits agroalimentaires. Une situation devenant critique même pour des pays qui comme l’Algérie disposent de rentrées financières appréciables.
L’Etat algérien continuera à subventionner les prix des quelques produits basiques qui bénéficiaient déjà de son intervention, mais sera dépassé par la flambée des prix affectant les autres tout aussi indispensables à la consommation des citoyens. Ce dont les familles n’auront cure au constat de l’effondrement de leur pouvoir d’achat en conséquence de l’augmentation généralisée des prix.
S’ajoutant au mécontentement latent qui sourd dans la population pour les raisons que sont la corruption, la hogra, la malvie, les pratiques du passe-droit, du déni de justice et tant d’autres, cet effondrement du pouvoir d’achat induit par la hausse généralisée des prix pourrait servir de catalyseur à une explosion sociale dans tout le pays.
Le fait d’avoir annoncé que les agents des forces de sécurité vont bénéficier d’une augmentation de salaire de 50%, nous semble a posteriori l’indice que les autorités ont vu venir cette explosion sociale qu’elles ne pourront tenter de contenir qu’en usant de la manière forte qui mettra au plan les forces de sécurité. Sauf que si l’on sait prévoir la survenue des « émeutes de la faim », l’on ne sait jamais sur quoi elles risquent de déboucher. Celles dont l’explosion plane sur notre pays n’échapperont pas à l’instrumentalisation et à la manipulation par des forces qui au sein du pouvoir et dans sa périphérie s’adonnent déjà à une lutte pour le contrôle de celui-ci.
L’année 2011 est lourde d’incertitude pour le pays. L’inflation a l’œuvre qui fait même s’ébranler les certitudes des prévisionnistes officiels est en mesure d’accélérer beaucoup de choses et pas dans le bon sens. Quelle soupape de sécurité le pouvoir en place va-t-il actionner pour atténuer le désarroi et la colère populaire qui s’ils viennent à s’exprimer dans la rue auront cette fois - tous les indicateurs l’attestent - la force d’un torrent dévastateur ?
Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran