2010-12-17
Un des trois nouveaux câbles de l’ambassade américaine à Alger, obtenus par Wikileaks et publiés par le quotidien espagnol El Pais, apporte un nouvel éclairage sur le scandale de corruption qui a éclaboussé en janvier 2010 la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach. Bien que ce télégramme contienne peu de nouvelles révélations, son contenu permet aujourd’hui de mieux cerner la manière avec laquelle a été géré ce dossier.
A la lecture de ce câble, on retient trois choses.
Primo : Le système de corruption mis en place au sein de Sonatrach s’organisait autour de trois personnes : Mohamed Méziane, PDG de la compagnie, Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines et Réda Hemche, éminence grise du PDG, proche de Khelil, courroie de transmission entre Méziane et Khelil.
Secundo : Ce sont bel et bien les services secrets algériens, le DRS (Département du Renseignement et de la Décurité) qui ont déclenché les investigations autour des contrats passés par Sonatrach avec des firmes étrangères. Ces investigations concernent 1600 contrats contractés par Sonatrach au cours des cinq dernières années.
Tertio : Si aucune preuve ne permet de l’attester, les enquêtes diligentées par le DRS sur la gestion de Sonatrach ne constituent pas moins une attaque feutrée en direction du clan du président Bouteflika. Ces enquêtes ont abouti indirectement au vidage de l'exécutif de Chakib Khelil, ministre et ami du chef de l'Etat, l'homme qui avait la haute main durant les dix dernières années sur Sonatrach, l'Etat dans l'Etat.
Sonatrach, première compagnie pétrolière en Afrique, a été secouée dès janvier 2010 par un scandale de corruption qui a touché son état major. Le PDG de l’entreprise, Mohamed Méziane, ses deux fils, ainsi que plusieurs cadres de l’entreprise ont été déférés devant la justice pour corruption et malversations présumées.
Certes directement touché par ce scandale, Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, a toujours nié son implication dans ces affairess. Tout comme il a nié son implication dans d’autres dossiers de corruption liés à la gestion de Sonatrach, notamment le scandale BRC. Vidé du gouvernement en mai 2010, Chakib Khelil n’a pas été entendu par les juges.
Auditionné par les enquêteurs du DRS à l’automne 2009, Mohamed Méziane, PDG de Sonatrach,a été officiellement inculpé en janvier 2010 avant d’être placé sous contrôle judiciaire. Ses deux fils ont été placés en détention préventive.
Reste le cas de Réda Hemche. Bien que son nom figure dans tous les procès verbaux concernant ces affaires, bien que son homme ait été mentionné dès 2003 comme étant lié à des affaires de malversations et de dilapidations de l'argent de Sonatrach, lui demeure insaisissable. Ancien agent consulaire, Hemche a été introduit au sein de Sonatrach grâce à son entregent avec Chakib Khelil dont il est un proche parent et originaire du même patelin, Henia, dans la région de Tlemcen (Ouest d'Algérie)
Devenu un ponte à Sonatrach, Hemche aurait été mêlé à tous les petits et grands contrats passés par la compagnie nationale depuis son arrivée au sein de cette entreprise publique. Peu de temps avant que le scandale n’éclabousse, Hemche a pris la tangente pour s’installer en Suisse.
Nous reviendrons avec plus de détails dans nos prochaines éditions.
Pour lire davantage :
http://www.elpais.com/articulo/internacional/Cable/destituciones/Sonatrach/elpepuint/20101216elpepuint_13/Tes
dna-algerie.com
A la lecture de ce câble, on retient trois choses.
Primo : Le système de corruption mis en place au sein de Sonatrach s’organisait autour de trois personnes : Mohamed Méziane, PDG de la compagnie, Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines et Réda Hemche, éminence grise du PDG, proche de Khelil, courroie de transmission entre Méziane et Khelil.
Secundo : Ce sont bel et bien les services secrets algériens, le DRS (Département du Renseignement et de la Décurité) qui ont déclenché les investigations autour des contrats passés par Sonatrach avec des firmes étrangères. Ces investigations concernent 1600 contrats contractés par Sonatrach au cours des cinq dernières années.
Tertio : Si aucune preuve ne permet de l’attester, les enquêtes diligentées par le DRS sur la gestion de Sonatrach ne constituent pas moins une attaque feutrée en direction du clan du président Bouteflika. Ces enquêtes ont abouti indirectement au vidage de l'exécutif de Chakib Khelil, ministre et ami du chef de l'Etat, l'homme qui avait la haute main durant les dix dernières années sur Sonatrach, l'Etat dans l'Etat.
Sonatrach, première compagnie pétrolière en Afrique, a été secouée dès janvier 2010 par un scandale de corruption qui a touché son état major. Le PDG de l’entreprise, Mohamed Méziane, ses deux fils, ainsi que plusieurs cadres de l’entreprise ont été déférés devant la justice pour corruption et malversations présumées.
Certes directement touché par ce scandale, Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, a toujours nié son implication dans ces affairess. Tout comme il a nié son implication dans d’autres dossiers de corruption liés à la gestion de Sonatrach, notamment le scandale BRC. Vidé du gouvernement en mai 2010, Chakib Khelil n’a pas été entendu par les juges.
Auditionné par les enquêteurs du DRS à l’automne 2009, Mohamed Méziane, PDG de Sonatrach,a été officiellement inculpé en janvier 2010 avant d’être placé sous contrôle judiciaire. Ses deux fils ont été placés en détention préventive.
Reste le cas de Réda Hemche. Bien que son nom figure dans tous les procès verbaux concernant ces affaires, bien que son homme ait été mentionné dès 2003 comme étant lié à des affaires de malversations et de dilapidations de l'argent de Sonatrach, lui demeure insaisissable. Ancien agent consulaire, Hemche a été introduit au sein de Sonatrach grâce à son entregent avec Chakib Khelil dont il est un proche parent et originaire du même patelin, Henia, dans la région de Tlemcen (Ouest d'Algérie)
Devenu un ponte à Sonatrach, Hemche aurait été mêlé à tous les petits et grands contrats passés par la compagnie nationale depuis son arrivée au sein de cette entreprise publique. Peu de temps avant que le scandale n’éclabousse, Hemche a pris la tangente pour s’installer en Suisse.
Nous reviendrons avec plus de détails dans nos prochaines éditions.
Pour lire davantage :
http://www.elpais.com/articulo/internacional/Cable/destituciones/Sonatrach/elpepuint/20101216elpepuint_13/Tes
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