2010-08-23
Ainsi, après moult tergiversations, le gouvernement a décidé de concéder à Naftal l'ensemble des stations-service ainsi que les aires de repos devant être installées tout le long de l'autoroute Est-Ouest.
a décision a été entérinée samedi dernier à l'issue d'un Conseil interministériel restreint, présidé par le Premier ministre, et auquel ont pris part les ministres de l'Energie et des Travaux publics. Après avoir fait état des problèmes qui bloquent la réalisation de ces infrastructures, le chef de l'Exécutif a également décidé de confier les travaux de terrassement et de viabilisation aux entreprises publiques, notamment les filiales de Sonatrach ou de Naftal, spécialisées dans le domaine.
Ainsi, le gouvernement vient de revenir sur sa décision de céder ces activités à des entreprises étrangères comme cela avait été annoncé, il y a quelques années. En effet, en 2006, lorsque l'Algérienne de gestion des autoroutes (AGA) a été mise en place pour gérer l'autoroute Est-Ouest, il était question de lancer des avis d'appel d'offres internationaux pour retenir les entreprises intéressées par l'activité. Les correspondances adressées par Naftal à leurs homologues de l'AGA en 2006 pour obtenir la réalisation de quelques stations ont eu des réponses très claires : «Votre demande fera l'objet d'un examen au moment opportun, et ce, dans le cadre de la consultation portant concession conformément à la réglementation.»
En juillet 2009, lors d'un conseil interministériel, le gouvernement a pris la décision de concéder à Naftal douze aires de services, auxquelles deux autres ont été ajoutées, tout en retenant l'option de la concession à moyen terme de 50% des stations. Le cahier des charges est alors signé, obligeant l'AGA à mettre à la disposition de Naftal les 14 sites retenus, terrassés et viabilisés. Depuis rien n'a été entrepris. L'AGA, qui est une entreprise chargée de la gestion des autoroutes, n'a pu entamer les travaux. Les raisons sont multiples et certaines sont d'ordre politique. En effet, des sources bien informées affirment que l'actuel directeur général de l'AGA (placé sous contrôle judiciaire dans le cadre du scandale de l'autoroute Est-Ouest) aurait été nommé à la tête de l'entreprise dans des conditions très controversées, après avoir fait un passage de quelques mois seulement au ministère des Travaux publics. Il est chargé de poursuivre la mise en place des structures de l'entreprise et de son plan de gestion, pour lesquels un budget colossal a été alloué.
Il y a une année, l'AGA a contracté un marché d'appui technique avec une société portugaise (Brisa) de gestion des autoroutes pour l'aider à démarrer la structure. Dépassant les 20 milliards de centimes, l'apport de ce contrat sur le terrain n'est pas du tout visible. Dans une année, la société portugaise pliera bagage et l'AGA se trouve toujours dans une situation difficile n'arrivant même pas à démarrer.
Son incapacité à mener à terme les marchés de réalisation des travaux de terrassement et de viabilisation des aires de services au niveau des tronçons achevés en est une preuve flagrante. Il aura fallu attendre l'impromptue sortie médiatique du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, pour que la réalité de la situation soit mise à nu. Amar Ghoul, faut-il le rappeler, a accusé publiquement Naftal des retards dans le lancement de l'installation des stations-service tout en la sommant d'accélérer les travaux de réalisation. Accusation que le président-directeur général de Naftal, Saïd Akretche, a récusée.
Ce dernier avait clairement expliqué que son entreprise était prête à installer les 14 aires de services, mais que les sites prévus pour celles-ci ne sont ni viabilisés ni terrassés.
«Les 14 sites sont encore à l'état initial, alors que le cahier des charges impose à l'AGA de nous les remettre en état d'accueillir les stations d'essence. Nous n'avons pas cessé de demander aux responsables de l'AGA d'accélérer les travaux pour que nous puissions installer nos infrastructures. Nous avons même proposé des sociétés de réalisation, des filiales de Sonatrach, avec lesquelles nous avons l'habitude de travailler mais aucune réponse ne nous a été donnée. Une station d'essence nécessite six mois pour sa réalisation…», a déclaré le PDG de Naftal. En fait, les propos de Ghoul ont suscité l'incompréhension du patron de Naftal, mais également une réaction rapide du gouvernement.
D'abord à travers une réunion entre les responsables au niveau ministériel, puis un conseil interministériel restreint sous la présidence du Premier ministre. Ce dernier a fini par trancher définitivement dans ce dossier en donnant la totalité des stations-service à Naftal ainsi que les aires de repos, tout en chargeant les entreprises publiques de la viabilisation des sites d'accueil. Une lourde tâche mais aussi un défi pour Naftal, sommée de prouver ses capacités à mettre à disposition des usagers de l'autoroute des aires de services modernes aux normes internationales.
Déjà, pour les aires de repos, Naftal compte faire appel à des professionnels de l'hôtellerie et de la restauration, alors que dans l'immédiat deux stations-service ambulantes seront fin prêtes pour être installées, l'une du côté de Tlemcen et l'autre à Aïn Defla.
Salima Tlemçani El Watan
a décision a été entérinée samedi dernier à l'issue d'un Conseil interministériel restreint, présidé par le Premier ministre, et auquel ont pris part les ministres de l'Energie et des Travaux publics. Après avoir fait état des problèmes qui bloquent la réalisation de ces infrastructures, le chef de l'Exécutif a également décidé de confier les travaux de terrassement et de viabilisation aux entreprises publiques, notamment les filiales de Sonatrach ou de Naftal, spécialisées dans le domaine.
Ainsi, le gouvernement vient de revenir sur sa décision de céder ces activités à des entreprises étrangères comme cela avait été annoncé, il y a quelques années. En effet, en 2006, lorsque l'Algérienne de gestion des autoroutes (AGA) a été mise en place pour gérer l'autoroute Est-Ouest, il était question de lancer des avis d'appel d'offres internationaux pour retenir les entreprises intéressées par l'activité. Les correspondances adressées par Naftal à leurs homologues de l'AGA en 2006 pour obtenir la réalisation de quelques stations ont eu des réponses très claires : «Votre demande fera l'objet d'un examen au moment opportun, et ce, dans le cadre de la consultation portant concession conformément à la réglementation.»
En juillet 2009, lors d'un conseil interministériel, le gouvernement a pris la décision de concéder à Naftal douze aires de services, auxquelles deux autres ont été ajoutées, tout en retenant l'option de la concession à moyen terme de 50% des stations. Le cahier des charges est alors signé, obligeant l'AGA à mettre à la disposition de Naftal les 14 sites retenus, terrassés et viabilisés. Depuis rien n'a été entrepris. L'AGA, qui est une entreprise chargée de la gestion des autoroutes, n'a pu entamer les travaux. Les raisons sont multiples et certaines sont d'ordre politique. En effet, des sources bien informées affirment que l'actuel directeur général de l'AGA (placé sous contrôle judiciaire dans le cadre du scandale de l'autoroute Est-Ouest) aurait été nommé à la tête de l'entreprise dans des conditions très controversées, après avoir fait un passage de quelques mois seulement au ministère des Travaux publics. Il est chargé de poursuivre la mise en place des structures de l'entreprise et de son plan de gestion, pour lesquels un budget colossal a été alloué.
Il y a une année, l'AGA a contracté un marché d'appui technique avec une société portugaise (Brisa) de gestion des autoroutes pour l'aider à démarrer la structure. Dépassant les 20 milliards de centimes, l'apport de ce contrat sur le terrain n'est pas du tout visible. Dans une année, la société portugaise pliera bagage et l'AGA se trouve toujours dans une situation difficile n'arrivant même pas à démarrer.
Son incapacité à mener à terme les marchés de réalisation des travaux de terrassement et de viabilisation des aires de services au niveau des tronçons achevés en est une preuve flagrante. Il aura fallu attendre l'impromptue sortie médiatique du ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, pour que la réalité de la situation soit mise à nu. Amar Ghoul, faut-il le rappeler, a accusé publiquement Naftal des retards dans le lancement de l'installation des stations-service tout en la sommant d'accélérer les travaux de réalisation. Accusation que le président-directeur général de Naftal, Saïd Akretche, a récusée.
Ce dernier avait clairement expliqué que son entreprise était prête à installer les 14 aires de services, mais que les sites prévus pour celles-ci ne sont ni viabilisés ni terrassés.
«Les 14 sites sont encore à l'état initial, alors que le cahier des charges impose à l'AGA de nous les remettre en état d'accueillir les stations d'essence. Nous n'avons pas cessé de demander aux responsables de l'AGA d'accélérer les travaux pour que nous puissions installer nos infrastructures. Nous avons même proposé des sociétés de réalisation, des filiales de Sonatrach, avec lesquelles nous avons l'habitude de travailler mais aucune réponse ne nous a été donnée. Une station d'essence nécessite six mois pour sa réalisation…», a déclaré le PDG de Naftal. En fait, les propos de Ghoul ont suscité l'incompréhension du patron de Naftal, mais également une réaction rapide du gouvernement.
D'abord à travers une réunion entre les responsables au niveau ministériel, puis un conseil interministériel restreint sous la présidence du Premier ministre. Ce dernier a fini par trancher définitivement dans ce dossier en donnant la totalité des stations-service à Naftal ainsi que les aires de repos, tout en chargeant les entreprises publiques de la viabilisation des sites d'accueil. Une lourde tâche mais aussi un défi pour Naftal, sommée de prouver ses capacités à mettre à disposition des usagers de l'autoroute des aires de services modernes aux normes internationales.
Déjà, pour les aires de repos, Naftal compte faire appel à des professionnels de l'hôtellerie et de la restauration, alors que dans l'immédiat deux stations-service ambulantes seront fin prêtes pour être installées, l'une du côté de Tlemcen et l'autre à Aïn Defla.
Salima Tlemçani El Watan