2013-07-15
Ce qui frappe à Oran. c’est ce silence quasi total qui plane sur la ville, la matinée.
Ni brouhaha ni klaxons intempestifs… Oran.a le réveil difficile.
Il faut quitter les artères, s’engouffrer dans les petites ruelles, se rapprocher des marchés pour déceler cette vie et ce tempérament propre à El-Bahia et à ses occupants. Ville nouvelle (M’dina D’jdida) est un cœur qui ne bat la chamade que pour les étals des bouchers et des poissonniers ; même vitalité au centre-ville où seule la rue des Aures (ex-La Bastille) offre un spectacle qui peut faire oublier la lenteur du temps. Les vendeurs, avec leur gouaille si particulière, rivalisent de trouvailles pour faire rimer leurs fruits et légumes avec des bons mots qui font sourire les plus difficiles. Même si les prix sont affichés, il est de bon ton de faire la moue, lancer une remarque sur ces prix qui jamais ne baissent... rodé à ce genre de phrases, le vendeur aguerri, comme un vieux loup des barreaux a déjà la repartie toute prête... Mais, ce qui importe, c’est l’échange, la joute oratoire, le temps d’un achat que certains vendeurs rendent plus savoureux, plus agréable, en ajoutant au dernier moment de la pesée, «la part du chat»… Cette expression lancée d’abord par les poissonniers, habitué à abriter sous leurs tables une meute de chat, est entrée dans les mœurs et même les marchands de fruits et légumes la pratiquent occasionnellement. Elle signifie faire «bon poids», histoire de fidéliser une clientèle qui, de toutes les façons, reviendra…
À partir de midi, un autre coup de massue vient à bout des plus résistants, les héroïques qui se sont levés tôt... l’heure de la sieste, moment béni, est arrivée. À partir de 16 heures, Oran.retrouve ses marques… une frénésie autour des marchands de sucreries et l’indémodable zlabia et chamia vendue au poids comme à la pièce… une singularité oranaise. Plus le temps passe et l’heure de la rupture du jeûne se rapproche, plus la conduite devient, malheureusement, pour certains conducteurs (tous des jeunes), dangereuse.
Les voitures filent à toute vitesse comme si elles voulaient imprimer un coup d’accélérateur aux aiguilles de l’horloge divine. Vers 20 heures, la ville se vide, le temps d’une petite demi-heure.
Et puis, Oran.se transforme d’un coup ! Cafés et mosquées bondés. Pare-choc contre pare-choc, les voitures avancent lentement vers l’avenue Choupot qui a fini par damer le pion à la rue Khemisti ou Ben-M’Hidi. L’avenue Choupot, une artère commerçante, est surtout un espace familial où de nombreuses boutiques de vêtements ont fini pas se faire une solide réputation auprès des jeunes assurés de trouver la dernière griffe.
La tendance familiale est de déguster une glace sans se ruiner, ensuite, parcourir dans les deux sens, la rue pour une opération de repérage en prévision des achats de l’Aïd. Cette avenue perpendiculaire à l’avenue Albert-Premier était une zone résidentielle, mais, au fil du temps, elle a fini par se reconvertir en une place marchande avec des magasins aux surfaces, certes, modestes mais où l’on trouve plus de choix de vêtements, de chaussures et de cosmétiques. Il y a quelques années, la mairie d’Oran a tenté de transformer cette avenue en piétonne durant trois jours. La tentative a échoué, et malgré l’existence de panneaux qui indiquent clairement que le stationnement est réglementé en alternance, cette avenue, victime de son succès, étouffe sous le nombre de voitures qui stationnent de part et d’autres de la rue, ne laissant qu’une voie réduite hasardeuse quand deux voitures se croisent.
Longue d’un kilomètre, cette avenue offre un avantage certain pour les familles qui allient plaisir de la flânerie avec la tournée des boutiques. Un plaisir d’autant plus apprécié que cette année, la sécurité a été renforcée, ce qui rassure fortement les parents qui réapprennent à sortir la nuit. Un autre endroit reste lui aussi un lieu de promenade et de rendez-vous.
Le légendaire «Front de mer» qui a nourri tant de rêves sur des horizons lointains et garde toujours une réputation intacte, malgré l’arrivée de sérieux concurrents, sur la qualité des glaces que ses crèmeries servent. Le Front de mer dispose cependant d’un avantage que n’offre pas l’avenue Choupot, une vue imprenable sur la Méditerranée, une proximité de la place du 1er-Novembre avec ses bâtisses à l’architecture napoléonienne, à l’image de l’Hôtel de ville et ses deux lions en bronze que fixent tous les touristes avec leur appareil photo.
L’opéra, et puis, il suffit de lever la tête pour voir le Murdjajo et Santa Cruz dominer l’espace. Une autre partie des riverains choisira le littoral poussant les chevaux de leurs moteurs sur la corniche pour un thé ou une glace à Aïn El-Turk. Une station balnéaire qui n’en revient toujours pas de vivre dans le calme durant l’été.
D’habitude, les estivants se comptent par millions, mais les riverains savent que le répit sera de courte durée… dès août, cette corniche sera la première destination du pays pour les estivants.
Mais les soirées de Ramadhan, qui restent aussi des occasions de se rendre visite en famille, offrent, heureusement, des programmes de détente dans certains lieux culturels tels le théâtre Abdelkader-Alloula avec de la musique andalouse (Ensemble Sika Tlemcen), des pièces de théâtre, Essouk Esaouda, Fidai, de Belfedel Sidi mohamed… l’Institut français qui propose 8 films en salle ou en plein air. On y reviendra pour ce volet culturel(...)
Ni brouhaha ni klaxons intempestifs… Oran.a le réveil difficile.
Il faut quitter les artères, s’engouffrer dans les petites ruelles, se rapprocher des marchés pour déceler cette vie et ce tempérament propre à El-Bahia et à ses occupants. Ville nouvelle (M’dina D’jdida) est un cœur qui ne bat la chamade que pour les étals des bouchers et des poissonniers ; même vitalité au centre-ville où seule la rue des Aures (ex-La Bastille) offre un spectacle qui peut faire oublier la lenteur du temps. Les vendeurs, avec leur gouaille si particulière, rivalisent de trouvailles pour faire rimer leurs fruits et légumes avec des bons mots qui font sourire les plus difficiles. Même si les prix sont affichés, il est de bon ton de faire la moue, lancer une remarque sur ces prix qui jamais ne baissent... rodé à ce genre de phrases, le vendeur aguerri, comme un vieux loup des barreaux a déjà la repartie toute prête... Mais, ce qui importe, c’est l’échange, la joute oratoire, le temps d’un achat que certains vendeurs rendent plus savoureux, plus agréable, en ajoutant au dernier moment de la pesée, «la part du chat»… Cette expression lancée d’abord par les poissonniers, habitué à abriter sous leurs tables une meute de chat, est entrée dans les mœurs et même les marchands de fruits et légumes la pratiquent occasionnellement. Elle signifie faire «bon poids», histoire de fidéliser une clientèle qui, de toutes les façons, reviendra…
À partir de midi, un autre coup de massue vient à bout des plus résistants, les héroïques qui se sont levés tôt... l’heure de la sieste, moment béni, est arrivée. À partir de 16 heures, Oran.retrouve ses marques… une frénésie autour des marchands de sucreries et l’indémodable zlabia et chamia vendue au poids comme à la pièce… une singularité oranaise. Plus le temps passe et l’heure de la rupture du jeûne se rapproche, plus la conduite devient, malheureusement, pour certains conducteurs (tous des jeunes), dangereuse.
Les voitures filent à toute vitesse comme si elles voulaient imprimer un coup d’accélérateur aux aiguilles de l’horloge divine. Vers 20 heures, la ville se vide, le temps d’une petite demi-heure.
Et puis, Oran.se transforme d’un coup ! Cafés et mosquées bondés. Pare-choc contre pare-choc, les voitures avancent lentement vers l’avenue Choupot qui a fini par damer le pion à la rue Khemisti ou Ben-M’Hidi. L’avenue Choupot, une artère commerçante, est surtout un espace familial où de nombreuses boutiques de vêtements ont fini pas se faire une solide réputation auprès des jeunes assurés de trouver la dernière griffe.
La tendance familiale est de déguster une glace sans se ruiner, ensuite, parcourir dans les deux sens, la rue pour une opération de repérage en prévision des achats de l’Aïd. Cette avenue perpendiculaire à l’avenue Albert-Premier était une zone résidentielle, mais, au fil du temps, elle a fini par se reconvertir en une place marchande avec des magasins aux surfaces, certes, modestes mais où l’on trouve plus de choix de vêtements, de chaussures et de cosmétiques. Il y a quelques années, la mairie d’Oran a tenté de transformer cette avenue en piétonne durant trois jours. La tentative a échoué, et malgré l’existence de panneaux qui indiquent clairement que le stationnement est réglementé en alternance, cette avenue, victime de son succès, étouffe sous le nombre de voitures qui stationnent de part et d’autres de la rue, ne laissant qu’une voie réduite hasardeuse quand deux voitures se croisent.
Longue d’un kilomètre, cette avenue offre un avantage certain pour les familles qui allient plaisir de la flânerie avec la tournée des boutiques. Un plaisir d’autant plus apprécié que cette année, la sécurité a été renforcée, ce qui rassure fortement les parents qui réapprennent à sortir la nuit. Un autre endroit reste lui aussi un lieu de promenade et de rendez-vous.
Le légendaire «Front de mer» qui a nourri tant de rêves sur des horizons lointains et garde toujours une réputation intacte, malgré l’arrivée de sérieux concurrents, sur la qualité des glaces que ses crèmeries servent. Le Front de mer dispose cependant d’un avantage que n’offre pas l’avenue Choupot, une vue imprenable sur la Méditerranée, une proximité de la place du 1er-Novembre avec ses bâtisses à l’architecture napoléonienne, à l’image de l’Hôtel de ville et ses deux lions en bronze que fixent tous les touristes avec leur appareil photo.
L’opéra, et puis, il suffit de lever la tête pour voir le Murdjajo et Santa Cruz dominer l’espace. Une autre partie des riverains choisira le littoral poussant les chevaux de leurs moteurs sur la corniche pour un thé ou une glace à Aïn El-Turk. Une station balnéaire qui n’en revient toujours pas de vivre dans le calme durant l’été.
D’habitude, les estivants se comptent par millions, mais les riverains savent que le répit sera de courte durée… dès août, cette corniche sera la première destination du pays pour les estivants.
Mais les soirées de Ramadhan, qui restent aussi des occasions de se rendre visite en famille, offrent, heureusement, des programmes de détente dans certains lieux culturels tels le théâtre Abdelkader-Alloula avec de la musique andalouse (Ensemble Sika Tlemcen), des pièces de théâtre, Essouk Esaouda, Fidai, de Belfedel Sidi mohamed… l’Institut français qui propose 8 films en salle ou en plein air. On y reviendra pour ce volet culturel(...)
M. Koursi Moudjahid