2013-05-21
Le puzzle de l'autoroute transmaghrébine en voie d'achèvement
Plusieurs tronçons sont déjà livrés, mais, crise économique, affaires de corruption, révolutions, retardent l'ouverture de l'axe structurant des relations entre pays du Maghreb. Il faudra encore attendre quelques années avant de pouvoir relier en voiture Agadir à la frontière libyenne sans quitter l'autoroute.
Un ruban de bitume de près de 3 000 km desservant 55 villes du Maghreb et plus de 50 millions d'habitants. Longtemps présentée comme un serpent de mer, l'autoroute transmaghrébine devient petit à petit une réalité. Et son rôle pour favoriser les échanges inter-maghrébins, aujourd'hui si faibles, demeure une évidence pour tout le monde. A commencer par les principaux bailleurs de fonds, aux côtés des pays concernés, que sont la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque africaine de développement (BAD), et les promoteurs de ce projet, l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et l'Union pour la Méditerranée (UpM) en tête.
Avec comme préalable incontournable, une normalisation des relations politiques notamment entre Rabat et Alger. Mais ces infrastructures en tracent la route et bâtissent ces conditions.
Destinée à relier Agadir à Gabès et traversant l'Algérie, le projet devait s'achever en 2011. Il faudra compter quelques années supplémentaires. D'autant plus que si tout roule pour le Maroc, que l'Algérie se trouve sur la bonne voie, la Tunisie semblait depuis la révolution dans l'impasse.
Au Maroc, les 1 046 km prévus entre Agadir et Oujda en quatre tronçons (à travers les autoroutes A7, A3 et A2) sont livrés depuis juillet 2011 pour un montant évalué à 12 milliards de dirhams (1 mrd€). La balle est passée dans le camp de l'Algérie qui doit apporter sa plus grande contribution d'asphalte sur 1216 km. Reliée à sa consœur marocaine, l'autoroute Est-Ouest se positionne comme le maillon central de cette voie transmaghrébine. En chantier depuis 2006, elle traversera ce pays de part en part. Son retard accumulé porte désormais son coût à 11 mrds $ (8,5 mrds€).
Quand à la partie tunisienne, elle proposera 780 km de la frontière algérienne (via Bousalem) à la frontière libyenne (via Gabès).
Prolongement à l'ordre du jour
L'autoroute transmaghrébine ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Des projets d'extension existent déjà à ses deux extrémités pour la porter à 5 000 km de Nouakchott à Tripoli. A l'est, relier Tunis à la frontière libyenne, nécessitera 573 km de bitume, dont une bonne partie est déjà réalisée comme l'A1 entre Tunis et Sfax.
En chantier, l'autoroute Sfax-Gabès (155 km) devrait être livrée au début de l'année 2014 après un investissement de 470 M€.
Restent 182 km, de Gabès à Ras Jedir (frontière libyenne) en passant par Médenine et Ben Guerdane ,qui reviennent à l'ordre du jour après les déclarations fin janvier 2013 de Mohammed Salmane, ministre tunisien de l’Équipement, annonçant un achèvement du chantier en 2018.
A la Libye ensuite de prendre le relais jusqu'à Tripoli à 200 km. Avec d'éventuelles extensions jusqu'à Tobrouk et Murzuq. Un projet acté avec financements italiens avant la révolution mais qui n'a pas encore été réactivé.
A l'ouest, l'axe Atlantique de la transmaghrébine assurera la liaison entre Agadir à Nouakchott. Là encore, le long terme s'impose.
Plusieurs tronçons sont déjà livrés, mais, crise économique, affaires de corruption, révolutions, retardent l'ouverture de l'axe structurant des relations entre pays du Maghreb. Il faudra encore attendre quelques années avant de pouvoir relier en voiture Agadir à la frontière libyenne sans quitter l'autoroute.
Un ruban de bitume de près de 3 000 km desservant 55 villes du Maghreb et plus de 50 millions d'habitants. Longtemps présentée comme un serpent de mer, l'autoroute transmaghrébine devient petit à petit une réalité. Et son rôle pour favoriser les échanges inter-maghrébins, aujourd'hui si faibles, demeure une évidence pour tout le monde. A commencer par les principaux bailleurs de fonds, aux côtés des pays concernés, que sont la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque africaine de développement (BAD), et les promoteurs de ce projet, l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et l'Union pour la Méditerranée (UpM) en tête.
Avec comme préalable incontournable, une normalisation des relations politiques notamment entre Rabat et Alger. Mais ces infrastructures en tracent la route et bâtissent ces conditions.
Destinée à relier Agadir à Gabès et traversant l'Algérie, le projet devait s'achever en 2011. Il faudra compter quelques années supplémentaires. D'autant plus que si tout roule pour le Maroc, que l'Algérie se trouve sur la bonne voie, la Tunisie semblait depuis la révolution dans l'impasse.
Au Maroc, les 1 046 km prévus entre Agadir et Oujda en quatre tronçons (à travers les autoroutes A7, A3 et A2) sont livrés depuis juillet 2011 pour un montant évalué à 12 milliards de dirhams (1 mrd€). La balle est passée dans le camp de l'Algérie qui doit apporter sa plus grande contribution d'asphalte sur 1216 km. Reliée à sa consœur marocaine, l'autoroute Est-Ouest se positionne comme le maillon central de cette voie transmaghrébine. En chantier depuis 2006, elle traversera ce pays de part en part. Son retard accumulé porte désormais son coût à 11 mrds $ (8,5 mrds€).
Quand à la partie tunisienne, elle proposera 780 km de la frontière algérienne (via Bousalem) à la frontière libyenne (via Gabès).
Prolongement à l'ordre du jour
L'autoroute transmaghrébine ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Des projets d'extension existent déjà à ses deux extrémités pour la porter à 5 000 km de Nouakchott à Tripoli. A l'est, relier Tunis à la frontière libyenne, nécessitera 573 km de bitume, dont une bonne partie est déjà réalisée comme l'A1 entre Tunis et Sfax.
En chantier, l'autoroute Sfax-Gabès (155 km) devrait être livrée au début de l'année 2014 après un investissement de 470 M€.
Restent 182 km, de Gabès à Ras Jedir (frontière libyenne) en passant par Médenine et Ben Guerdane ,qui reviennent à l'ordre du jour après les déclarations fin janvier 2013 de Mohammed Salmane, ministre tunisien de l’Équipement, annonçant un achèvement du chantier en 2018.
A la Libye ensuite de prendre le relais jusqu'à Tripoli à 200 km. Avec d'éventuelles extensions jusqu'à Tobrouk et Murzuq. Un projet acté avec financements italiens avant la révolution mais qui n'a pas encore été réactivé.
A l'ouest, l'axe Atlantique de la transmaghrébine assurera la liaison entre Agadir à Nouakchott. Là encore, le long terme s'impose.
Frédéric Dubessy econostrum.info