2011-12-18
Festival d’Oran du film arabe : Des œuvres novatrices
La compétition pour le « Wihr d’Or » a été lancée le vendredi, avec la programmation de projection des courts métrages et de longs métrages.
La compétition pour le « Wihr d’Or » a été lancée le vendredi, avec la programmation de projection des courts métrages et de longs métrages. Les œuvres présentées en cette première journée pour concourir sont Boustan Tlemcen (le jardin de Tlemcen) un documentaire de Abdelhafid Ben Saleh, à la salle Maghreb, Kaâ el Biyr (le fond du puits) du Tunisien, Ben Hassan Mohamed Mouiz, Roznama du réalisateur émirati Ali El Djabiri, Ghaden el djazair (demain Alger) de Amine Sidi Boumediène et Hawass (sens) du réalisateur Egyptien, Mohamed Ramadan, projetés à la cinémathèque d’Oran.
De notre envoyée spéciale :
Kafia Aït Allouache
Le documentaire Boustan Tlemcen relate l’histoire de la ville de Tlemcen, les savants qui ont foulé le sol de cette ville féerique. Le réalisateur a bien voulu montré l’attachement des Tlemcéniens à leurs coutumes et traditions, ainsi que leur apport dans tous les domaines Entre autres, il a dévoilé l’héritage de ce savoir conservé jusqu’à nos jours et qui se transmet de génération en génération comme les medersas et les écoles arabo-islamiques. Il revient aussi sur la première école construite à Tlemcen en 1936 par l’Association des oulémas algériens, Dar El Hadith, avec la participation matérielle et humaine des habitants de la ville. Cette Medersa a été inaugurée en 1937 par cheikh Abdelhamid Benbadis en présence des oulémas maghrébins. Ce documentaire évoque la medersa ainsi que le contexte de sa création et son rôle éducatif et culturel dans la formation d’une élite sous la direction de cheikh Bachir El Ibrahimi
La création, le talent et la nouveauté sont toujours les points primordiaux d’un cinéma promoteur et novateur, mais ils doivent toujours suivre l’époque actuelle et contenir une partie de la réalité ainsi qu’une autre du passé qui relie l’histoire, parce que chacun des films présentés contient une partie du passé et une autre du présent. Ils traitent tous, des sujets issus du vécu quotidien et des différentes problématiques traitées dans toutes les sociétés.
C’est ce qu’a présenté le Tunisien Moez Ben Hassen dans son court métrage de près de 15 minutes, qui raconte l’histoire de Lotfi un jeune Tunisien envahi par le désespoir, sa seule solution c’est le suicide pour mettre fin à toutes ses souffrances. Mais avant de passer à cet acte terrible il se trouve engouffré dans un terrible cauchemar dont lequel il voit l’être le plus cher, sa mère Khadidja, subir les conséquences de sa décision. Sa souffrance morale, ainsi que le sentiment de culpabilité envers sa mère deviennent tellement insupportables qu’il déborde l’insondable désespoir et parvient à le faire reculer devant ce qu’il croit être le moyen de sa délivrance. Il a été suivi d’un très court métrage de 3 minutes, réalisé par l’Emirati Ali el Djabiri qui s’intitule Roznama et qui se concentre sur le rôle du calendrier dans notre vie. Par la suite il y a eu une projection algérienne à travers Demain, Alger d’Amine Sidi Boumediène qui retrace la période terrible vécue par les Algériens depuis les événements de 1988. Ces événements ont été retracés par trois jeunes qui discutent au bas d’un immeuble le départ de leur meilleur ami Fouad qui fuit la situation. Ce dernier préparait sa valise chez lui sous le regard plein de larmes de sa mère. Il hésite même à dire au revoir à ses amis qui l’attendaient au parking de la cité. Fouad discute avec son père d’un éventuel retour « demain » dans une Algérie différente ?
Le dernier court métrage présenté, qui a suscité l’intérêt et l’admiration de l’assistance était Hawass (sens) de 35 mn, du jeune réalisateur égyptien Mohamed Ramadan qui relate l’histoire d’une jeune infirmière nommée Souad qui tombe amoureuse de son patient Youssef un jeune comateux suite à un grave accident. Elle nourrit des sentiments pour lui qui ne sont pas partagés. Alors un jour elle décide d’assouvir son désir. Nous la suivons à travers son imaginaire et la réalité de son quotidien.
Un début en force
pour le long métrage
Après la séance allouée au cours métrages, les candidats en lice pour le long métrage rentrent en course. Le film tourné essentiellement au nord du royaume marocain, notamment à Azanti, Oued Laou et Tanger, retrace la vie de Saïd et Amine, deux jeunes étudiants de Casablanca qui rêvent de l’Europe. Ils se retrouvent dans un petit village au nord du pays. Avec l’aide de l’instituteur, ils prennent une barque pour la côte espagnole mais ils font naufrage. La mer rejette Amine sur la côte du village et Saïd échoue sur une plage espagnole. Mais l’Andalousie semble étrange pour Saïd. Le film montre aussi le parcours d'un chef de village, au nord du Maroc où s’est retrouvé Saïd après le naufrage, qui intercepte des barques de clandestins et leur fait croire qu'ils sont en Espagne.
Le chef fait travailler ces immigrés dans une ferme de cannabis pour son propre compte et se fait passer, ainsi que ses complices, pour des Espagnols. Son leurre va être dévoilé lorsque des clandestins décident de quitter leurs baraquements et d'aller régulariser leur situation au premier village espagnol venu. Alors le chef essaye par tous les moyens de les empêcher de sortir du campement par risque de découverte de la vérité qu’ils sont toujours sur le sol marocain.
Le réalisateur a bien su traiter et faire passer plusieurs messages dans ce film dans un cadre burlesque. Il a abordé le problème des « Harraga » qui sont obsédés par l’idée que l’Europe est l’endroit idéal pour mettre fin à leur quotidien vécu dans leurs pays d’origine. Il traite aussi le phénomène du trafic de drogue et d’argent, la corruption, la communion entre les pays maghrébins et Africains qui se constitue dans la rencontre de plusieurs jeunes de différentes nationalités, du Maroc, la Tunisie, d’Algérie, du Mali et qui ont le même but, c’est l’amélioration de leur vie. Il traite aussi le problème du pouvoir et le vécu des citoyens. En plus du choix des acteurs et du synopsis qui était soigneusement bien traité, la qualité d’image et du son était aussi présente. Le réalisateur a bien su transmettre ses idées par une magnifique simplicité au grand public.
La compétition pour le « Wihr d’Or » a été lancée le vendredi, avec la programmation de projection des courts métrages et de longs métrages.
La compétition pour le « Wihr d’Or » a été lancée le vendredi, avec la programmation de projection des courts métrages et de longs métrages. Les œuvres présentées en cette première journée pour concourir sont Boustan Tlemcen (le jardin de Tlemcen) un documentaire de Abdelhafid Ben Saleh, à la salle Maghreb, Kaâ el Biyr (le fond du puits) du Tunisien, Ben Hassan Mohamed Mouiz, Roznama du réalisateur émirati Ali El Djabiri, Ghaden el djazair (demain Alger) de Amine Sidi Boumediène et Hawass (sens) du réalisateur Egyptien, Mohamed Ramadan, projetés à la cinémathèque d’Oran.
De notre envoyée spéciale :
Kafia Aït Allouache
Le documentaire Boustan Tlemcen relate l’histoire de la ville de Tlemcen, les savants qui ont foulé le sol de cette ville féerique. Le réalisateur a bien voulu montré l’attachement des Tlemcéniens à leurs coutumes et traditions, ainsi que leur apport dans tous les domaines Entre autres, il a dévoilé l’héritage de ce savoir conservé jusqu’à nos jours et qui se transmet de génération en génération comme les medersas et les écoles arabo-islamiques. Il revient aussi sur la première école construite à Tlemcen en 1936 par l’Association des oulémas algériens, Dar El Hadith, avec la participation matérielle et humaine des habitants de la ville. Cette Medersa a été inaugurée en 1937 par cheikh Abdelhamid Benbadis en présence des oulémas maghrébins. Ce documentaire évoque la medersa ainsi que le contexte de sa création et son rôle éducatif et culturel dans la formation d’une élite sous la direction de cheikh Bachir El Ibrahimi
La création, le talent et la nouveauté sont toujours les points primordiaux d’un cinéma promoteur et novateur, mais ils doivent toujours suivre l’époque actuelle et contenir une partie de la réalité ainsi qu’une autre du passé qui relie l’histoire, parce que chacun des films présentés contient une partie du passé et une autre du présent. Ils traitent tous, des sujets issus du vécu quotidien et des différentes problématiques traitées dans toutes les sociétés.
C’est ce qu’a présenté le Tunisien Moez Ben Hassen dans son court métrage de près de 15 minutes, qui raconte l’histoire de Lotfi un jeune Tunisien envahi par le désespoir, sa seule solution c’est le suicide pour mettre fin à toutes ses souffrances. Mais avant de passer à cet acte terrible il se trouve engouffré dans un terrible cauchemar dont lequel il voit l’être le plus cher, sa mère Khadidja, subir les conséquences de sa décision. Sa souffrance morale, ainsi que le sentiment de culpabilité envers sa mère deviennent tellement insupportables qu’il déborde l’insondable désespoir et parvient à le faire reculer devant ce qu’il croit être le moyen de sa délivrance. Il a été suivi d’un très court métrage de 3 minutes, réalisé par l’Emirati Ali el Djabiri qui s’intitule Roznama et qui se concentre sur le rôle du calendrier dans notre vie. Par la suite il y a eu une projection algérienne à travers Demain, Alger d’Amine Sidi Boumediène qui retrace la période terrible vécue par les Algériens depuis les événements de 1988. Ces événements ont été retracés par trois jeunes qui discutent au bas d’un immeuble le départ de leur meilleur ami Fouad qui fuit la situation. Ce dernier préparait sa valise chez lui sous le regard plein de larmes de sa mère. Il hésite même à dire au revoir à ses amis qui l’attendaient au parking de la cité. Fouad discute avec son père d’un éventuel retour « demain » dans une Algérie différente ?
Le dernier court métrage présenté, qui a suscité l’intérêt et l’admiration de l’assistance était Hawass (sens) de 35 mn, du jeune réalisateur égyptien Mohamed Ramadan qui relate l’histoire d’une jeune infirmière nommée Souad qui tombe amoureuse de son patient Youssef un jeune comateux suite à un grave accident. Elle nourrit des sentiments pour lui qui ne sont pas partagés. Alors un jour elle décide d’assouvir son désir. Nous la suivons à travers son imaginaire et la réalité de son quotidien.
Un début en force
pour le long métrage
Après la séance allouée au cours métrages, les candidats en lice pour le long métrage rentrent en course. Le film tourné essentiellement au nord du royaume marocain, notamment à Azanti, Oued Laou et Tanger, retrace la vie de Saïd et Amine, deux jeunes étudiants de Casablanca qui rêvent de l’Europe. Ils se retrouvent dans un petit village au nord du pays. Avec l’aide de l’instituteur, ils prennent une barque pour la côte espagnole mais ils font naufrage. La mer rejette Amine sur la côte du village et Saïd échoue sur une plage espagnole. Mais l’Andalousie semble étrange pour Saïd. Le film montre aussi le parcours d'un chef de village, au nord du Maroc où s’est retrouvé Saïd après le naufrage, qui intercepte des barques de clandestins et leur fait croire qu'ils sont en Espagne.
Le chef fait travailler ces immigrés dans une ferme de cannabis pour son propre compte et se fait passer, ainsi que ses complices, pour des Espagnols. Son leurre va être dévoilé lorsque des clandestins décident de quitter leurs baraquements et d'aller régulariser leur situation au premier village espagnol venu. Alors le chef essaye par tous les moyens de les empêcher de sortir du campement par risque de découverte de la vérité qu’ils sont toujours sur le sol marocain.
Le réalisateur a bien su traiter et faire passer plusieurs messages dans ce film dans un cadre burlesque. Il a abordé le problème des « Harraga » qui sont obsédés par l’idée que l’Europe est l’endroit idéal pour mettre fin à leur quotidien vécu dans leurs pays d’origine. Il traite aussi le phénomène du trafic de drogue et d’argent, la corruption, la communion entre les pays maghrébins et Africains qui se constitue dans la rencontre de plusieurs jeunes de différentes nationalités, du Maroc, la Tunisie, d’Algérie, du Mali et qui ont le même but, c’est l’amélioration de leur vie. Il traite aussi le problème du pouvoir et le vécu des citoyens. En plus du choix des acteurs et du synopsis qui était soigneusement bien traité, la qualité d’image et du son était aussi présente. Le réalisateur a bien su transmettre ses idées par une magnifique simplicité au grand public.
Kafia Aït Allouache El Moudjahid