2011-06-11
À la faveur de la manifestation “Tlemcen, capitale de la culture islamique”, la vie et l’œuvre mystique de Sidi Boumediène Chouaïb El-Ghouth a été portée à l’écran par le réalisateur Yahia Mouzahem, en adaptant le texte du chercheur Tayeb Touhami qui a planché sur le sujet durant plusieurs mois, associant les témoignages de plusieurs chercheurs et historiens, notamment le Dr Sari Ali Hikmet, maître de conférences au département de psychologie de l’université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen, enseignant associé à l’université d’Oran en littérature comparée et membre fondateur de l’Union nationale des zaouïas d’Algérie dont il préside le conseil culturel. Ce documentaire de fiction de 52 minutes, présenté en avant-première nationale mercredi en soirée à la maison de la culture Abdelkader-Alloula devant un public record (environ 700 personnes, et projeté en seconde séance jeudi au palais de la culture d’Imama), retrace la vie spirituelle de Choaïeb Ibn Hocine El-Andaloussi surnommé Boumediène El-Ghouth alias Sidi Boumediène (admirablement interprété par le comédien Abdelkader Boudjadja). Né à Séville, en 520 de l’Hégire correspondant à l’an grégorien 1126 et mort en 594 de l’Hégire à l’âge de 75 ans. “Il arrive à Tlemcen et comme il cherchait la solitude, il se retira au village d'El-Eubbad, auprès du tombeau du wali Sidi Abdellah Ben Ali.” Après un long séjour, il quitte Tlemcen qu'il ne devait revoir qu'une fois, longtemps après, pour y mourir. Il se dirigea vers l'Orient, s'arrêtant à toutes les villes importantes qui se trouvaient sur sa route (Bagdad, Séville, Cordoue, Béjaïa). Arrivé à La Mecque, il fait connaissance avec Cheikh Sidi Abdelkader El-Djillali qui complète alors son instruction sur la doctrine soufie et fit de lui son disciple bien aimé.
Les historiens rapportent que Sidi Boumediène “avait écrit plusieurs traités de doctrines spiritualistes et il se plaisait à composer des poésies allégoriques, il fut surnommé le Cheikh des Cheikhs, le wali, c'est-à-dire l'ami de Dieu, le Saint, le Kotb. “Au cours du débat marqué par de nombreuses interventions, les critiques ont été orientés principalement sur les repères historiques dont certains ont considéré que le réalisateur et le scénariste ont involontairement dévié de la trame. Parmi les intervenants, Baghli Mohamed, chercheur spécialiste du legs de Tlemcen souligne que “ce documentaire laisse apparaître, certes, beaucoup de professionnalisme pour restituer un imaginaire, mais le film a retracé le parcours de Sidi Boumediène en l’excluant cependant de son passage à Tlemcen comme s’il n’y était pas passé et longuement séjourné, comme s’il n’a pas créé cette grande et célèbre école spirituelle à Sidi Abdallah Ben Ali d’El-Baa”. Et de s’interroger : “Pourquoi le scénariste a suivi les chroniqueurs qui ont volontairement effacé ce passage pour des raisons propres à eux ?”
Les historiens rapportent que Sidi Boumediène “avait écrit plusieurs traités de doctrines spiritualistes et il se plaisait à composer des poésies allégoriques, il fut surnommé le Cheikh des Cheikhs, le wali, c'est-à-dire l'ami de Dieu, le Saint, le Kotb. “Au cours du débat marqué par de nombreuses interventions, les critiques ont été orientés principalement sur les repères historiques dont certains ont considéré que le réalisateur et le scénariste ont involontairement dévié de la trame. Parmi les intervenants, Baghli Mohamed, chercheur spécialiste du legs de Tlemcen souligne que “ce documentaire laisse apparaître, certes, beaucoup de professionnalisme pour restituer un imaginaire, mais le film a retracé le parcours de Sidi Boumediène en l’excluant cependant de son passage à Tlemcen comme s’il n’y était pas passé et longuement séjourné, comme s’il n’a pas créé cette grande et célèbre école spirituelle à Sidi Abdallah Ben Ali d’El-Baa”. Et de s’interroger : “Pourquoi le scénariste a suivi les chroniqueurs qui ont volontairement effacé ce passage pour des raisons propres à eux ?”
B. Abdelmadjid Liberté