2011-04-25
Incidents sur la frontière ouest
Des gardes-frontières algériens séquestrés par des militaires marocains
Un incident diplomatique majeur entre l’Algérie et le Maroc a failli éclater ces dernières 48 heures.
En effet, selon une source sécuritaire, vendredi en début de soirée, sur la bande frontalière, dans la circonscription de la daïra de Bab El Assa, à une centaine de kilomètres de Tlemcen, une patrouille algérienne des gardes frontières, composée de deux éléments, pourchassaient des contrebandiers, à bord de leur véhicule de type Toyota sur le tracé frontalier. Subitement, des militaires marocains ont surgi pour s’y opposer avec force. Pire, ils ont carrément encerclé les soldats algériens, avant de les immobiliser, sous le motif qu’ils étaient sur le territoire chérifien. La même source confirme que les soldats algériens ont été retenus pendant 24 heures dans une caserne du makhzen, avant d’être relâchés dans l’après-midi de samedi, après le déplacement d’une délégation de hauts responsables algériens sur le tracé frontalier.
Selon nos investigations, les deux militaires algériens, qui agissaient la nuit, se seraient introduits sur le territoire marocain par erreur, en ce sens (et pour tous ceux qui connaissent les lieux) que les frontières ne sont ni jalonnées, encore moins tracées. Si bien qu’il est difficile de se situer, même en plein jour. Des erreurs de cette nature se sont produites par le passé, des deux côtés, notamment celle, il y a quelques mois, du lieu-dit Ouled Mellouk, à 5 km du poste-frontière Akid Lotfi (14 km de Maghnia) lorsque des militaires marocains, à l’aide d’un bulldozer, commençaient à effectuer des travaux pour la construction d’une route sur le territoire algérien. Des agriculteurs algériens de la région s’étaient fermement opposés, avant d’alerter les responsables de la wilaya de Tlemcen, lesquels s’étaient déplacés sur les lieux, en compagnie de supérieurs d’Alger. L’incident s’était clos entre les autorités des deux pays.
Chahredine Berriah EL Watan