2011-02-23
250 Algériens rapatriés de Tripoli
“Les gardes révolutionnaires sont les plus dangereux. Ils sont sans pitié. Ils m’ont arrêté, et c’est une connaissance libyenne qui m’a sauvé”, témoigne un membre de ce premier groupe d’Algériens, à son arrivée à Alger.
Quelque 250 ressortissants algériens établis à Tripoli sont arrivés, hier, en catastrophe à Alger, à bord d’un avion d’Air Algérie. C’est à trois heures du matin qu’ils ont quitté l’aéroport de Tripoli pour atterrir, deux heures plus tard, à l’aéroport international Houari-Boumediene. Une vingtaine d’autres attendait son tour à l’aéroport libyen pour rentrer au pays, alors que la communauté algérienne établie en Libye est forte de 8 000 personnes. Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Halim Benatallah, était à leur accueil. Il a assuré que d’autres vols gratuits seront assurés pour le rapatriement de tous les Algériens. Fatigués, les traits tirés et mal fagotés, ils parlent difficilement de la situation que connaît ces derniers jours la Libye. “C’est le chaos. On entendait des échanges de coups de feu. Tous les commerces sont fermés. Il nous était impossible de nous ravitailler. Mon moral est à zéro”, témoigne Hocine, originaire de Skikda. “Les gardes révolutionnaires sont les plus dangereux. Ils sont sans pitié. C’est la première fois qu’ils sortent. Ils m’ont arrêté, et c’est une connaissance libyenne qui m’a sauvé”, témoigne un autre jeune, originaire lui aussi de Skikda, avant d’ajouter : “Le matin, il n’y a personne dans les rues. Il faut attendre vers dix heures et onze heures pour voir quelques personnes dehors.” “Nous avons quitté en catastrophe la Libye. Nous n’avons même pas eu le temps de chausser notre petite fille”, dit un autre citoyen originaire de Chlef. Y a-t-il des Algériens qui sont morts ? “Oui, il y a au moins deux morts et plusieurs blessés”, assure Hocine. Leur joie de s’être évadés de l’enfer libyen est vite refroidie par la dure réalité algérienne. Et, ayant tout abandonné en Libye, ils ne veulent pas rentrer dans leurs wilayas d’origine sans une garantie de pouvoir disposer d’un emploi. “Nous ne voulons rien du tout, sauf un emploi pour vivre dans la dignité”, explique un jeune.
“Pourquoi vous nous laissez comme çà. Nous sommes des jeunes Algériens et nous avons des droits. Est-ce que vous ressentez notre douleur monsieur le ministre ?” explose un jeune à la face de
M. Benatallah qui essaie, tant bien que mal, de rassurer ses vis-à-vis. Il leur explique que les directions de l’Action sociale de leurs wilayas respectives prendront en charge leurs doléances, mais ils refusent de quitter Alger sans une garantie écrite.
“Je rentre chez moi avec une garantie ou dans un cercueil. Je sais qu’en quittant Alger, personne ne cherchera après moi. Je jure que je vais m’ immoler ici”, menace un jeune qui s’est fondu en larmes. “Dans l’avion, déjà, j’ai failli m’évanouir en sachant que j’allais bientôt rentrer en Algérie. Je préfère l’enfer libyen que de me morfondre ici. Les balles libyennes sont plus supportables que les fausses promesses des autorités algériennes”, s’emporte un autre jeune qui, lui aussi, jure de s’immoler sur place si on ne lui garantit pas un emploi à son arrivée dans sa Skikda natale. “Mon père ne travaille pas et ma sœur va se marier cet été. C’est moi qui fais face aux besoins de ma famille. Vous voulez que je rentre les mains vides chez moi ? Jamais”, assène-t-il. Aussi, beaucoup de ces jeunes ne veulent pas des 1 000 DA de la DAS d’Alger, ainsi que du sandwich qui leur est servi. Ils ont juré de rester à Alger.
“Les gardes révolutionnaires sont les plus dangereux. Ils sont sans pitié. Ils m’ont arrêté, et c’est une connaissance libyenne qui m’a sauvé”, témoigne un membre de ce premier groupe d’Algériens, à son arrivée à Alger.
Quelque 250 ressortissants algériens établis à Tripoli sont arrivés, hier, en catastrophe à Alger, à bord d’un avion d’Air Algérie. C’est à trois heures du matin qu’ils ont quitté l’aéroport de Tripoli pour atterrir, deux heures plus tard, à l’aéroport international Houari-Boumediene. Une vingtaine d’autres attendait son tour à l’aéroport libyen pour rentrer au pays, alors que la communauté algérienne établie en Libye est forte de 8 000 personnes. Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Halim Benatallah, était à leur accueil. Il a assuré que d’autres vols gratuits seront assurés pour le rapatriement de tous les Algériens. Fatigués, les traits tirés et mal fagotés, ils parlent difficilement de la situation que connaît ces derniers jours la Libye. “C’est le chaos. On entendait des échanges de coups de feu. Tous les commerces sont fermés. Il nous était impossible de nous ravitailler. Mon moral est à zéro”, témoigne Hocine, originaire de Skikda. “Les gardes révolutionnaires sont les plus dangereux. Ils sont sans pitié. C’est la première fois qu’ils sortent. Ils m’ont arrêté, et c’est une connaissance libyenne qui m’a sauvé”, témoigne un autre jeune, originaire lui aussi de Skikda, avant d’ajouter : “Le matin, il n’y a personne dans les rues. Il faut attendre vers dix heures et onze heures pour voir quelques personnes dehors.” “Nous avons quitté en catastrophe la Libye. Nous n’avons même pas eu le temps de chausser notre petite fille”, dit un autre citoyen originaire de Chlef. Y a-t-il des Algériens qui sont morts ? “Oui, il y a au moins deux morts et plusieurs blessés”, assure Hocine. Leur joie de s’être évadés de l’enfer libyen est vite refroidie par la dure réalité algérienne. Et, ayant tout abandonné en Libye, ils ne veulent pas rentrer dans leurs wilayas d’origine sans une garantie de pouvoir disposer d’un emploi. “Nous ne voulons rien du tout, sauf un emploi pour vivre dans la dignité”, explique un jeune.
“Pourquoi vous nous laissez comme çà. Nous sommes des jeunes Algériens et nous avons des droits. Est-ce que vous ressentez notre douleur monsieur le ministre ?” explose un jeune à la face de
M. Benatallah qui essaie, tant bien que mal, de rassurer ses vis-à-vis. Il leur explique que les directions de l’Action sociale de leurs wilayas respectives prendront en charge leurs doléances, mais ils refusent de quitter Alger sans une garantie écrite.
“Je rentre chez moi avec une garantie ou dans un cercueil. Je sais qu’en quittant Alger, personne ne cherchera après moi. Je jure que je vais m’ immoler ici”, menace un jeune qui s’est fondu en larmes. “Dans l’avion, déjà, j’ai failli m’évanouir en sachant que j’allais bientôt rentrer en Algérie. Je préfère l’enfer libyen que de me morfondre ici. Les balles libyennes sont plus supportables que les fausses promesses des autorités algériennes”, s’emporte un autre jeune qui, lui aussi, jure de s’immoler sur place si on ne lui garantit pas un emploi à son arrivée dans sa Skikda natale. “Mon père ne travaille pas et ma sœur va se marier cet été. C’est moi qui fais face aux besoins de ma famille. Vous voulez que je rentre les mains vides chez moi ? Jamais”, assène-t-il. Aussi, beaucoup de ces jeunes ne veulent pas des 1 000 DA de la DAS d’Alger, ainsi que du sandwich qui leur est servi. Ils ont juré de rester à Alger.
Arab Chih Liberté