2011-02-03
Artistes et artisans méritent plus d’attention
La culture locale a, depuis longtemps, marqué la scène culturelle à Tlemcen. Pendant des siècles, la culture à Tlemcen ne s’est pas résumée pas à un objet de consommation. Elle a participé à la formation de l’homme, au développement de son esprit critique, à sa
compréhension du monde contemporain. La région enfanta ainsi de grands artistes et artisans qui ont marqué leur temps, donnant à la région une aura culturelle qui vaudra à Tlemcen le qualifiant de «ville d’art et d’histoire». La culture avait une vision humaniste et était à la portée du plus grand nombre d’habitants de la région de Honaïne, Tlemcen, Beni Snous, etc.Aujourd’hui, la culture populaire tend à disparaître et bon nombre d’hommes de culture, qui misent sur la notion d’éducation artistique, estiment qu’elle doit s’imposer pour structurer le modèle d’une éducation complète, alliant l’histoire des arts, la rencontre avec les œuvres et les artistes et l’apprentissage d’une pratique artistique. Ce modèle exprime, a-t-on indiqué, une ambition nouvelle, visant à renouer avec cette culture locale loin des spectacles, pièces théâtrales ou festival de musique, car la culture ne s’arrête pas là. Bien au contraire, la région est un vaste répertoire dans ce sens, et la participation dans des activités culturelles permet de rassembler une diversité de gens grâce à une expérience partagée afin de mieux comprendre le mouvement culturel qui soutient et engendre les politiques culturelles aux niveaux local et régional et démontrent clairement qu’il existe un lien réel entre les activités culturelles et le sentiment de solidarité et d’appartenance à une communauté ou société qui a connu une multitude d’artistes artisans, poètes, etc. Ainsi, que ce soit dans le domaine de l’artisanat, de la musique, du chant, de la danse ou du théâtre, l’expression artistique à Tlemcen est très riche et représente une source
d’inspiration inépuisable. Mais les arts plastiques, tels qu’ils sont perçus localement, sont la forme d’art qui s’y est développé tardivement. Toutefois, on assiste aujourd’hui à une effervescence de ces disciplines chez les jeunes, bien qu’ils nécessitent des aides.
Il existe bien des peintres, des graphistes, des céramistes, des architectes, des sculpteurs, etc., mais point de galeries d’exposition dignes de ce nom. Même l’artisanat traditionnel de Tlemcen trouve sa source d’inspiration dans l’organisation spatiale, dans les pratiques sociales et dans l’environnement immédiat. Mais il reste beaucoup à faire pour relancer cette culture locale, et pour cause, les aides et budgets sont minimes et parfois carrément inexistants, ce qui rend difficile la tâche de l’artiste ou de l’artisan. La modernisation de l’économie nationale, l’évolution constante des goûts et des habitudes du consommateur, les exigences du marché commandent à l’artiste comme à l’artisan de présenter des produits compétitifs, remplissant les critères de qualité et de prix.
Ainsi, il leur est demandé de bien faire pour mettre sur le marché des produits «vendables».
Amira Bensabeur La Tribune